Introduction à L'astrologie (védique) médicale par Dr K S Charak

Aug 10 / FlorentFusier

« Puis-je voir pour une centaine d’années, vivre pour une centaine d’années, entendre pour une centaine d’années. Puis-je parler pour une centaine d’années, vivre confortablement et librement pour une centaine d’années. » YAJURVEDA 26/24

 

Depuis des temps immémorables, la médecine et l’astrologie ont constitué un mode de vie en Inde. Les anciens textes indiens qui nous sont parvenus à travers les époques ont une profusion de références au système médical de nos jours, connu comme Ayurveda et au système évolué de l’astrologie connue comme Astrologie Védique. De plus, les anciens indiens, ont transmis par tradition orale de génération en génération leur connaissance, préservée de famille en famille.

 


Un mode de vie

A la fois l’astrologie et la médecine ont été développées comme faisant partie de la religion de l’ancienne Inde. Les principes d’hygiène de vie et de prévention faisaient partie au quotidien des rituels tout comme ceux de l’astrologie étaient utilisés dans les affaires mondaines des personnes.

La propreté physique était nécessaire avant de réaliser tout rituel, incluant les prières quotidiennes. Le « Shaucham » de la Gita insiste à la fois sur le nettoyage du corps et du mental comme faisant partie d’une discipline spirituelle quotidienne. La guidance astrologique était utilisée pour tout objet quotidien, incluant la prise de traitement médicaux comme remèdes aux maladies. Les médicaments étaient administrés uniquement à des moments favorables déterminés par l’astrologie et à certaines heures du jour seulement, de même que les plantes qui étaient collectées et traitées à certains moments uniquement.

En suivant les principes de la médecine et de l’astrologie, ensemble ou séparément, on trouvait le mode de vie que la personne moyenne suivait. L’intellectuel acceptait ces principes avec la logique et la personne moyenne par foi et dévotion. Le résultat était le même : une société saine physiquement et mentalement.

 

Toutes deux sont anciennes

L’Astrologie et la médecine sont toutes deux des anciennes formes de connaissance en Inde. Au-delà des nombreux textes astrologiques disponibles actuellement, on trouve dans les Puranas les histoires du Seigneur Shiva et Parvati parlant d’astrologie et faisant des références astrologiques.

Les histoires à propos de l’Ayurveda font légion aussi. Très tôt, on considère Shiva ayant transplanté la tête d’un bébé éléphant sur son propre fils devenu connu comme le Seigneur Ganesh. Le Seigneur Shiva transplanta aussi la tête d’une chèvre sur Daksha Prajapati, le père de sa femme qui avait commis un suicide sur un coup de colère contre son père. Les Kumaras Ashwini sont connus comme étant les médecins des dieux.

Les principes de médecine sont bien connus des Pandavas, spécialement Nakula et Sahadeva, les jumeaux les plus jeunes qui étaient la progéniture des Kumaras Ashwini. Ils connaissaient aussi les principes de la médecine vétérinaire, qu’ils utilisaient pour gouverner sur le royaume du roi Virata où ils passèrent une année incognito. Charaka et Sushruta, respectivement les pères de l’ancienne médecine et chirurgie Indienne, sont venus plus tard.

Même aujourd’hui, certains de leurs principes restent utilisés. La méthode de reconstruction du nez est toujours employée par les chirurgiens d’aujourd’hui à travers le monde, comme utilisée par Sushruta des milliers d’années auparavant, connu comme le père de la méthode Indienne de rhinoplastie.

 

L’astrologie et la médecine sont inséparables

Les textes indiens anciens de médecine contiennent certaines références aux planètes causant certaines maladies. Ces principes sont trop généraux certes pour en faire la base d’un diagnostic médical mais ils révèlent des clés qui peuvent être utilisées pour cela.

De la même manière, les textes astrologiques sont remplis de mentions à des maladies ou maux spécifiques. Ces indications sont aussi générales et pas directement applicables facilement dans les thèmes, mais sont d’utilité par la suite. L’Astrologie Védique est aussi unique car elle propose de nombreux remèdes, par exemple par les rituels liés aux planètes.

 

Il existe trois systèmes principaux de médecine actuellement. Le plus prévalent est l’allopathie, qui traite les maladies en produisant les résultats opposés à ceux produits par la maladie. Elle est basée sur des principes scientifiques largement acceptés.

L’homéopathie est un autre système basé sur le principe de traiter la maladie par une médecine produisant les mêmes résultats que la maladie elle-même. La chirurgie, bien-sûr, ne fait pas partie de ce système.

L’ancienne médecine Indienne, appelée Ayurveda, littéralement la « science de la vie ». Bien que nombreux soient ceux qui le considère comme un système séparé, il inclus et dépasse largement l’allopathie et l’homéopathie.

Après avoir écrit le Mahabharata, la grande épopée Indienne, le sage Vyasa ne trouvait pas encore la joie Divine. C’était dans cet état perturbé que le sage Narada venu à lui et chercha la raison de son désarroi. Quand Vyasa dit à Narada son soucis, celui-ci lui donna conseil. Vyasa avait sans aucun doute réalisé un divin travail, monumental et intellectuellement sans équivoque, mais cela ne reflétait pas suffisamment de dévotion au Seigneur Krishna. « Toute connaissance », dit Narada, qui peut normalement conduire à Moksha si elle n’est pas vouée au Seigneur, tend à perdre sa grâce. Ecrit, ainsi, à la louange du Seigneur. »

Il continua ainsi : « Quand une substance dans sa forme grossière produit un maux, n’est-ce pas sa forme rafinnée qui produit le soulagement de ce même maux ? » Shrimad Bhagavata Mahapurana Canto I, CH V, S 33.

Vyasa compris et produisa la Bhagavata Purana. Narada faisait référence à un principe de l’Ayurveda dans sa forme originelle qui considère la chirurgie comme un moyen de traitement.

L’astrologie, l’allopathie, l’homéopathie et la version actuelle de l’Ayurveda ont toutes leur rôle et leurs propres limitations. Le sage comprend les limites de chacun et utilise ces systèmes non pas comme antagonistes mais complémentaires l’un à l’autre. Seulement cela peut servir au bien de l’Humanité.

Une histoire astro-médicale

Un exemple classique du Vamana Purana.

Un exemple typique de comment les grandes vérités sont révélées dans la littérature classique Indienne. Les implications astronomiques de cette narration sont évidentes. Très souvent les principes sont révélés dans une forme plus subtile et demandent une pensée méditative, mais les résultats sont souvent profonds.

La description qui suit provient du Vamana Purana.

Le Seigneur Shiva, celui qui détruit, dansait la danse de la mort de manière à détruire le yajna (sacrifice rituel) de Daksha Prajapati (le père de la divine épouse de Shiva). Dans sa forme infligeant la mort, le Seigneur était occupait tout le zodiaque. De nombreuses divisions du zodiaque étaient représentées par les nombreuses parties de son corps. La narration continue ensuite ainsi : le sage Pulastya dit (au sage Narada), « Meilleur des sages, je dois maintenant vous décrire cette forme du formidable Seigneur Shiva, le destructeur de Tripura, qui pour le bien du monde se répand partout dans l’univers. Le tout des constellations Ashwini et Bharani et le premier quart de Krittika, constituant le signe Mesha (Bélier) et gouverné par Mars, représente la tête du redoutable Mahadeva (Seigneur Shiva). O Brahmane ! Trois quarts de Krittika, Rohini en entier et les deux premières parties de Mrigashira constituent Vrisha (Taureau), gouverné par Venus, et sa bouche. Les deux quarts restants de Mrigashira, Ardra et trois quarts de Punarvasu, constituent Mithuna (Gémeaux), la zone de Mercure, représentant les deux membres supérieurs de notre Seigneur compatissant.

Un quart de Punarvasu, tout Pushya et Ashlesha, forment la région de la Lune appelée Karka (Cancer), représentant les deux côtés du Seigneur Shankara (un autre nom du Seigneur Shiva), le destructeur du yajna. Brahmane ! La région du Soleil, Simha (Lion) constituée par la totalité de Magha et de Poorva Phalguni est considérée comme le cœur du Seigneur Shankara.

La seconde région de Mercure appelée Kanya (Vierge), constituée des trois quarts de Uttara Phalguni, tout Hasta et deux quarts de Chitra, représente le système digestif (estomac et intestins) de Shankara.

Les deux autres parts restantes de Chitra, tout Swati et les trois quarts de Vishakha constituent la seconde région de Venus appelée Tula (Balance) et représentent la région ombilicale du Mahadeva (Shiva). Vrishchika (Scorpion), la seconde région de Mars, constituée par un quart de Vishakha et tout Anuradha et Jyeshtha, représente son organe génératif. Tout Moola ainsi que Poorva Ashadha et un quart de Uttara Ashadha forment la région de Jupiter de Dhanu (Sagittaire), qui sont les cuisses de Maheshwara (Shiva). O saage ! La région de Saturne de Makara (Capricorne), formée par les trois quarts restants de Uttara Ashadha et tout Shravana et les deux premiers quarts de Dhanishtha représentent ses deux genoux. La seconde moitié de Dhanishtha, tout Shatabhisha et trois quarts de Poorva Bhadrapada constituent Kumbha (Verseau), la seconde maison de Saturne, qui représente ses deux jambes. Meena (Poissons), la seconde maison de Jupiter, consiste en un quart de Poorva Bhadrapada, tout Uttara Bhadrapada et Revati, et représente ses deux pieds. »

Les parties diverses du corps sont ainsi décrites. Ayant entendu la narration ci-dessus du sage Pulastya, le sage Narada demanda ensuite à savoir la nature et les caractéristiques de ces signes.

Pulastya réponda avec son accord disant « Sage Narada ! Maintenant je narre à quoi ressemblent ces signes, et les lieux où ils résident. Le signe Mesha ressemble à un bélier. Il circula parmi les chèvres, moutons et les régions possédant la richesse et des pierres précieuses. Il souhaite de grands pâturages entourés de lacs et de végétation. Le signe Vrisha ressemble à un Taureau. Les fermes sont son lieu de résidence. Un homme et une femme portant une trompette et une harpe représentent le signe de Mithuna dont le lieu de résidence est le canapé et le salon. Il circule parmi les chanteurs, les danseurs et les sculpteurs. Ce signe duel recherche les amoureux des sports et des plaisirs de la maison. Karkata à l’apparence d’un crabe et vit dans l’eau. Son lieu de résidence inclus les lits de rivières, les jardins avec des bassins remplis d’eau et les endroits inhabités. Simha ressemble à un lion et réside dans les montagnes, forêts, grottes, places inaccessibles, fossés profonds et places où vivent les chasseurs. Kanya (consiste en une femme) est debout dans un bateau tenant corne et lampe dans sa main, réside dans les lieux de plaisirs féminins. Narada ! Tula est représenté par un homme tenant une balance dans ses mains et son lieu de résidence comprend les quartiers, villes, routes et bâtiments. Vrishchika ressemble à un scorpion en apparence. Il bouge dans les crevasses et fossés. Son lieu de résidence comprend les poisons, les excréments animaux, pierres et insectes. De Dhanu, les jambes sont celles d’un cheval. Il est radiant et tiens un arc et une flèche. Bien éduqué dans l’art de l’équitation, la manipulation des bras, il réside dans les éléphants, chariots, etc.

O Brahmane ! La bouche de Makara est comme celle d’un cerf, les épaules celles d’un taureau et les yeux ceux d’un éléphant. Il bouge dans les rivières et réside dans l’océan.

Kumbha ressemble à un homme portant des vêtements mouillés et tenant sur ses épaules une cruche vide. Il bouge dans les maisons de jeu et les tanières à boisson. Le signe Meena consiste en deux poissons étendus côte à côte, la tête de l’un derrière la queue de l’autre et vice versa. Il circule dans les endroits de pèlerinage et dans les océans. Il recherche les endroits pieux, les temples des dieux et les maisons des Brahmanes. »

Pertinence actuelle de l’Astrologie Médicale

Le terme Astrologie Médicale fait référence à deux choses en particuliers qui nous viennent à l’esprit en le voyant :

1/ L’occurrence de la maladie ou la pertubation du bien-être.

2/ Le rôle de l’astrologie appliquée à la maladie.

D’après le Charaka Samhita, le texte indien de référence du système de médecine de l’Ayurveda, le corps et l’esprit sont les demeures de la maladie. La santé est définie par l’OMS comme un état de bien-être complet physique, mental et social en l’absence de toute maladie. Certains suggèrent que l’on ajoute aussi spirituel dans le bien-être pour une définition plus complète de la santé. Pour notre objectif, la définition du Charaka Samhita suffira.

En conséquence, notre considération de la maladie doit inclure la maladie physique et mentale. La maladie physique inclus aussi les accidents qui sont le résultat de l’application soudaine, excessive, généralement externe, d’une force causant une rupture d’un mécanisme du corps.

 

L’ancienne littérature sur l’Astrologie médicale

Il y a beaucoup de littérature disponible, séparément, sur l’astrologie et sur la médecine.

Sur l’astrologie médicale, en revanche, on trouve peut de littérature et celles des travaux classiques sont trop générales pour être appliquées facilement dans les thèmes individuels. Le travail actuel sur l’astrologie médicale est aussi trop réduit à de nombreux égards. La raison principale est que les astrologues ne sont pas formés en médecine et ne comprennent pas le fonctionnement du corps et les médecins ne sont pas astrologues. Jusqu’à récemment, le corps médical n’a montré aucun intérêt pour ce domaine. Il est essentiel que des personnes formées dans les deux domaines puissent approfondir les recherches.

Il y a un autre problème pour le médecin actuel qui est lié au fait que la compréhension de la maladie pour le système allopathique est très différente de celle de l’Ayurveda. Les textes classiques utilisent la terminologie de l’Ayurveda, difficile à traduire dans le système actuel allopathique. Il est donc difficile de relier ces deux univers et d’y ajouter la composante astrologique.

Importants facteurs de maladie

Un astrologue médical peut considérer les facteurs suivants en étudiant un thème :

1/ Le moment de la maladie

2/ Le diagnostic

3/ La sévérité

4/ Le traitement

Ces facteurs sont équivalents en importance pour l’astrologue tant que pour le patient.

1/ Moment de la maladie : c’est le point fort de l’astrologue. Un bon astrologue, en étudiant le thème, doit pouvoir indiquer le moment où une personne est susceptible de tomber malade. Cela peut aider à la prévention, et à l’utilisation de remèdes astrologiques, avant que la maladie ne s’installe. Pour le médecin, il n’est pas possible de prédire le futur, bien qu’on puisse utiliser le facteur héréditaire, mais ce domaine est très limité, là où l’astrologue peut aider fortement.

2/ Le diagnostic de la maladie : c’est le domaine où l’astrologue est plus faible. Cela lui demande de fortes connaissances en médecine et en astrologie. C’est le point fort du médecin qui peut effectuer de profondes investigations à cet égard.

3/ La sévérité de la maladie : un patient peut être concerné pour savoir à quelle sévérité la maladie peut se manifester, les maux et le but de la maladie. Généralement, un praticien en médecine d’aujourd’hui avec une bonne connaissance, est capable d’identifier les maux et problèmes encourus par le patient. Un bon astrologue, peut indiquer la sévérité de la maladie de façon précise et l’objectif derrière la maladie, parfois mieux encore que le médecin.

4/ Le traitement : il ne fait aucun doute que les traitements médicaux d’aujourd’hui sont bien plus puissants que les remèdes astrologiques et plus fiables. L’astrologie peut cependant, aider de deux manières. Premièrement, aider à harmoniser les énergies des planètes causant la maladie, ce dont le médecin ignore totalement l’existence et parfois indiquer s’il est nécessaire ou non de procéder à une intervention chirurgicale et à quel moment. De plus, il est aussi possible qu’on bon astrologue puisse être capable d’identifier l’organe ou la région du corps pour situer la maladie ou le problème.

 

En conclusion, l’astrologie médicale est à ce jour un sujet relativement nouveau. Il y a de nombreux challenges et opportunités pour la recherche dans ce domaine. Les principes connus d’astrologie doivent être étendus dans les domaines inexplorés de la science médicale pour espérer un jour que l’astrologie médicale soit d’une grande aide dans les professions médicales.

 

Dr K S Charak « Essentials of Medical Astrology” (ouvrage d'introduction sur le domaine)

Florent Fusier

Consultations Astrologie Védique et Coaching Védique, directeur de l'Institut
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