Le consommateur et le consommé
Le matérialisme de la culture moderne n’est nulle part plus évident que dans notre société de consommation. La plupart du temps nous agissons comme des consommateurs, en prenant un produit quelconque dans le monde extérieur et en l’utilisant.
Nous ne sommes pas créateurs, mais spectateurs et consommateurs de toutes ces choses données pour le monde environnant. Nous sommes consommateurs non seulement dans le monde matériel avec la nourriture, les vêtements, les voitures, et les nouvelles relations, mais aussi dans le domaine intellectuel et spirituel, avec de nouveaux livres, vidéos et séminaires. Nous apportons avec nous cette mentalité de consommateur partout où nous allons.
Tout consommation est une source de manière de s’alimenter, en cela nous ingérons toutes sortes de produits du monde extérieur. Dans le processus nous devenons plus matérialistes, lourds, denses et dépendants. Le consommateur et le consommé. Etre un consommateur c’est être impliqué dans un processus de destruction. La consommation apparaît comme inertie de la matière qui se nourrit d’elle-même. Au final, nous sommes nous-mêmes jetés comme le journal papier d’hier. Dans le processus de consommer quelque chose, notre vie et notre créativité sont dévorées par les forces du marketing et des intérêts mondains. Nous entrons dans des sensations éphémères qui nous maintiennent distraits, loin de notre vrai Soi et de ses aspirations nobles. Nous projetons cette mentalité de consommateur sur le monde spirituel. Nous essayons d’avoir la bonne connaissance spirituelle, d’aller au bon endroit et d’expérimenter les bonnes choses pour consommer notre chemin vers le Divin et l’éveil.
Le consommateur est l’égo. La consommation est la logique matérielle de l’égo pour se remplir lui-même, s’étendre et grandir.
Le consommateur est l’égo. La consommation est la logique matérielle de l’égo pour se remplir lui-même, s’étendre et grandir.
Être un consommateur est le niveau d’être le plus primitif. C’est être une bouche, un mangeur, un dévoreur des choses. Ce n’est pas voir, mais manger ou être mangé. Le consommateur est le consommé. Pour découvrir la vérité de qui nous sommes, nous devons abandonner cette mentalité de consommateur et nous réapproprier notre dignité spirituelle d’observateurs détachés. Notre vraie nature se trouve dans la conscience. C’est immatériel, vide de toute chose, dépourvu de tout ce qui est extérieur. Notre véritable nature ne peut se révéler au travers d’une forme quelconque de consommation.
Traduction Florent Fusier, texte extrait de David Frawley. Vedantic Meditation. North Atlantic Books.
Florent Fusier
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